Elégance feutrée du passage en force !

 Il est des journées où une commune se regarde dans le miroir de ses propres institutions, et où chacun, élu comme simple citoyen, se trouve sommé de répondre à une question simple et pourtant décisive :

que faisons-nous de la démocratie dont nous nous réclamons ?

Ce soir, à Lavaur, le Conseil municipal se réunit pour se prononcer sur un document qui engage l’avenir de notre cité pour des décennies : le Plan Local d’Urbanisme.
Un document épais, complexe, remanié à la hâte, remis aux élus avec une célérité qui étonnerait même les sous-préfets les plus accommodants de jadis.

Et pourtant, l’on attend des conseillers qu’en cinq jours ils aient tout lu, tout compris, tout intégré.
Cinq jours pour embrasser d’un regard ce que l’administration et les bureaux d’études ont mis neuf mois à recoudre après les remarques du commissaire-enquêteur.
Une gageure ? Non.
Une habitude, presque une marque de fabrique.

La majorité municipale en a fait son style : aller vite, passer outre, et s’étonner ensuite de l’impertinence des objections.
Mais ce soir ne se joue pas seulement la précipitation coutumière du maire : ce soir se joue la capacité de l’opposition à être autre chose qu’une ombre portée sur la vie publique.

Car enfin, que valent les grandes déclarations citoyennes si elles ne se traduisent ni par la présence, ni par la vigilance, ni par l’examen sérieux des décisions majeures ?

Il n’est pas inutile de rappeler que la formation dite « Lavaur Citoyenne » compte 33 colistiers.
Trente-trois !
Une petite troupe républicaine, capable de remplir, si elle le voulait, les rangs du public, et de signifier par sa seule présence que l’urbanisme de Lavaur n’est pas un simple paraphe en bas de page.

Sauront-ils saisir l’enjeu ?
Oseront-ils enfin apparaître là où se joue réellement le destin communal ?
Ou bien resteront-ils fidèles à leur tradition d’indignation numérique suivie d’une discrétion exemplaire lorsqu’il s’agit de franchir le seuil de la salle du Conseil ?

Ce soir, ce n’est plus seulement le PLU qui sera examiné :
c’est la capacité des élus, tous bords confondus, à honorer la fonction qu’ils occupent.

Qu’ils se rassurent, s’ils se présentent en nombre :
on leur ajoutera des chaises.
La République, peut-être même à Lavaur, ne manque jamais de mobilier pour ceux qui veulent s’asseoir à la table du débat.

Débattre et bien sûr imposer que les règlements soient respectés, mais cela ce sera, le cas échéant, le recours juridictionnel qui garantira le respect.
Reste qu'il serait opportun  que les listes qui seront en présence en mars se prononcent sur l'avenir de ce document... exécution, révision ou mise en œuvre d'un PLUi... 

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