Ode à la gloire de Carayon

 Le journal d'Ici nous livre un interview de Carayon, le maire de Lavaur... penchons nous sur cet article !

Dans une récente déclaration, le maire de Lavaur, Carayon, a affirmé avec un ton de ministre que son amour pour sa ville est sans égal. “J'ai toujours défendu ma ville bec et ongles !” s'est-il exclamé, comme si Lavaur avait besoin d’un super-héros en costume cravate pour la sauver des flots d'indifférence. Comme si battre des records est le job d'un maire !

Oui, il a beau ne pas avoir de bec, ses ongles resteront courts, tout comme ses idées, qui semblent davantage inspirées par l'ultra-gauche des années 80 que par les défis contemporains de notre siècle.
Un siècle où le changement climatique dicte la marche à suivre, certes, mais où certains semblent encore s'accrocher au passé avec une ironie déconcertante.

En scrutant le parcours de Carayon, on pourrait penser qu’en trente ans, il a simplement observé le paysage évoluer... sans jamais y prendre part !
L'état de l'immobilier en témoigne !
Qu’a-t-il vraiment retenu de son parcours de maire ? 

Le chantier de la cuisine centrale, voilà ce qu'il retient ! Un précieux accomplissement, s’il en est. Il aurait pourtant été intéressant de s’attarder sur la cuisine elle-même, l’équipement et surtout le service qui, rappelons le, sont un tantinet plus pertinents qu’un simple enchaînement de parpaings. Mais ne vous inquiétez pas, sa passion pour le béton est admirable ; les murs, eux, ne se plaignent jamais.

La centrale hydroélectrique de Fonteneau... Je ne veux vous priver d'un retour en arrière qui va séduire le maire !
Non sans avoir au préalable rappeler que l'entreprise ESL est indépendante financièrement et administrativement par rapport à la ville, même si le maire est du conseil.
Ce projet, qui remonte aux années 1980, (Lavaur n'était pas encore tombée sous le joug de Carayon) n’est pas l’idée de Carayon. Non, non, il n'a pas eu l'honneur de cette vision.
À l'origine, le site envisagé était Ambres, avant que le débit de l’Agout ne vienne jouer les trouble-fête par son insuffisance.
Un second site est alors choisi.
Pierre Fabre, ce nom qui résonne comme un cri de ralliement pour les adeptes du maire, a réussi à faire retoquer ce site pourtant techniquement le plus adapté mais... malheur, horreur, géographiquement au droit de sa propriété et donc susceptible de troubler sa quiétude.

C'est donc un troisième site qui est choisi avec des inconvénients majeurs en terme d'environnement et de biodiversité.
Malheureusement, les « vilains » écolos-staliniens se sont dressés, armés de leur sensibilité environnementale et de leur pugnacité à préserver la biodiversité.
Et voilà, il faudra un bon quart du budget en plus – trois millions d'euros – pour mener à bien ce projet qui n'entre pas dans le portefeuille des missions de la commune.
Merci, chers défenseurs de la planète, d’avoir atténué les nuisances environnementales… et le CV du maire pour une réalisation qui ne doit son insertion dans l'environnement qu'à ces écoloterroristes (sic) et qu'il fait fructifier comme si il en avait été l'instigateur ; il ne fut en l'espèce que le voyageur de commerce pour rassembler les subventions supplémentaires propres à atténuer le caprice de son maître à penser.

Carayon, dans sa quête de glorification, semble oublier la vérité. Son bilan reste obscur, teinté d'une gestion à la petite semaine.
Il présente le CHU comme un joyau de son mandat, alors qu'il ne doit sa réussite qu’à la bienveillance de l'ARS. Encore une fois, il tire profit d'actions qui ne lui appartiennent pas, usurpant le mérite, comme si c'était une monnaie courante. L'art de la rhétorique est décidément un talent qu'il maîtrise à peu près.

Sa capacité à mettre sur un piédestal l’équipe municipale « compétente, respectée et REDOUTEE » laisse perplexe. Redoutées ?
Mais de quoi s’agit-il donc ?
Cela rappelle fâcheusement le fameux épisode du député qui gifle un enfant : une façon plutôt particulière d’instaurer le respect, n'est-ce pas ?
On peut se demander quel est le lien entre cette "redoutabilité" et la réalité des chiffres concernant la délinquance à Lavaur.

Pour la réduction de la délinquance... Joli solo de pipeau tout à fait en contradiction avec les chiffres et l'estimation des services compétents.

Quant au journaliste qui relate ses prouesses, il semblerait qu'il ait oublié de se munir de la fibre d'investigation.
Pas un mot sur le PLU qui se traîne lamentablement et qui ne servirait à rien, pas une allusion à Bel Air, que le maire oublie dans ses réalisations à retenir, il omet aussi et surtout la dette qui continue d’exploser comme un feux d’artifice de fin d’année ! Pourtant c'est bien à lui que nous la devons !
Ne serait-il pas un peu gêné par cette situation ?
La voirie, pauvre d’elle, semble presque avoir accompagné son mandat dans une sombre dégringolade.

Carayon, continuez de défendre notre ville, mais peut-être serait-il sage de le faire avec un peu moins d’arrogance et un peu plus d’honnêteté.
Les vauréens méritent mieux que des déclarations pleines de promesses voilées par le temps et des réalisations maquillées.
À moins que tout cela ne soit qu'un acharnement à ne pas voir la réalité en face, ce qui, ma foi, serait une tragédie pour une ville qui aspire à quitter le siècle dernier...
Osons espérer qu'un jour, ce siècle du changement climatique ne vous paraîtra plus aussi « redoutable ».

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